5/30/2011

Roselis Batista : Mon travail sur Luis Cardoso

Paroles de Roselis Batista, Univ. de Reims Champagne Ardennes - Département de Langues romanes,
le jour de la célébration de l'indépendance du Timor Oriental à Paris


On m'a demandé d'écrire sur Luis Cardoso, à l'époque un auteur inconnu pour moi (2008).
Les étudiants d'espagnol qui avaient choisi le portugais comme langue d'option, devaient répondre dans l'examen d'agrégation externe sur cet auteur timorais. La tache n'a pas été facile
, car trouver des éléments d'étude et de comparaison pour accomplir un cours raisonnable s'avérait presque impossible. Il n'y avait presque rien déjà écrit et/ou publié sur Luis Cardoso. J'ai décidé de commencer par des lectures à propos du pays, de son histoire, de sa construction. Au fur et à mesure que mes lectures avançaient, surtout en Histoire, Sociologie, Politique et Géographie, - avec l'aide du magnifique livre de Frédéric Durand, ici présent - je commençais à admirer et à sentir un profond respect pour ces peuples qui conforment le pays actuel - Timor Lorosa'e, ou Timor Oriental - car il s'agissait d'un cas très particulier dans l'histoire contemporaine, il s'agissait d'un peuple héros, vaillant, qui a énormément souffert, mais qui n'a jamais perdu l'espoir. Et les figures d'un Ramos Horta, prix Nobel de la paix, d'un Xanana Gusmao, parmi d'autres, m'ont ému. La littérature de Luis Cardoso n'est pas différente, car il est non seulement un grand écrivain, mais un timorais à part entière, car il aime son pays avant tout, et lui aussi, il a cru dans sa libération de l'Indonésie, du Portugal , des intentions de l'Australie, du Japon, etc.

Je fréquente deux séminaires littéraires, un à Reims dirigé par Mme Marie Madeleine Gladieu - femme de vision qui a toujours appuyé le portugais dans son département de Langues Romanes , où elle est à la tête avec M. E Le Vagueresse, et séminaire dirigé aussi par M. Alain Trouvé, grand spécialiste de littérature. De laquelle? De toutes, et après mon intervention dans leur ( notre) séminaire sur le livre "Cronica de uma Travessia" ( Une île au loin, dans sa traduction française, M. Trouvé s'ouvre aussi à une cette littérature en commandant le livre, et faisant le commentaire suivant deux ans auparavant : -Tu n'as rien trouvé sur le livre? donc il te faudra tout faire.

L'autre séminaire, à Poitiers, est dirigé par Mme Maryse Renaud, grande spécialiste de Littérature latino-américaine, mais qui a toujours ouvert la porte des activités de recherche de son séminaire au monde langue portugaise, le Brésil, surtout. Or, Luis Cardoso a dit dans une interview au Brésil ( 2008) que son dernier livre, "Requiem para o Navegador solitario" - ( encore sans traduction en français) devait sortir au Brésil, par une maison d'édition brésilienne. Il ne faut pas oublier que le Brésil a crée, il y a une dizaine d'années à peu près , une loi qui impose l'étude de la littérature d'expression lusophone dans toutes les collèges et lycées du pays. Et maintenant il y a des chercheurs qui étudient et qui publient des articles et des livres sur la littérature du Mozambique, de l'Angola, de la Guinée Bissau, etc., sans parler des Groupes de Recherches, comme celui de l'Université Fédérale Fluminense, commandé par Madame le professeur Ida Alves, chercheure très dynamique du monde lusophone, la même qui m'a invitée à parler de Luis Cardoso en août 2010 à Niteroi (RJ) . Le premier travail que j'ai développé sur cet auteur - L. C. est déjà traduit en suédois, en anglais, en français, etc. - donne par conséquent, ses fruits. Grâce à lui j'ai connu l'existence d'un chercheur au Japon qui a fait une étude sur le portugais du Timor oriental, Mme E. Paulino Bueno. Grâce à ces premiers pas que j'ai fait au Brésil , cette année je parlerai du Timor et de la littérature de Luis Cardoso dans un cours à Tupã, dans l'Etat de Sao Paulo, au Brésil.

Je voudrais terminer en soulignant que je suis tout à fait d'accord avec M. Carlos Semedo quand il dit que nous avons beaucoup à apprendre des ( et avec) les timorais. Moi, je continue d'apprendre, de leur courage,de leur solidarité,de leur force,de leur capacité à être ouvert à tout, à chercher la dignité humaine qui passe toujours par le respect de l'autre, de sa souveraineté en tant que peuple d'une Nation libre. Ainsi Luis Cardoso, fils d'un couple qui parlaient deux langues différentes - le laclo et le mambae, est professeur de tétum - la langue la plus parlée dans le pays - et cela à Lisbonne. Et il écrit en portugais avec la maitrise de ce qu'il est, un écrivain qui a commencé dans le journalisme , et qui n'arrête pas de nous surprendre avec cette chronique roman- comme j'appelle son livre, Une île au loin, "qui retrace l'itinéraire d'un jeune timorais", recouvrant quelques 30 ans d'histoire timoraise :. _ Chapeau! *Et merci de m'avoir invitée. Je suis heureuse et émue.

Paris, le 21 mai
Roselis BATISTA R

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